Bien-être

Le plancher pelvien : de quoi s’agit-il est quel est son rôle dans la vie d’une femme ?

  1. Quand a-t-on un problème de plancher pelvien ? Quelles sont les conséquences ?
  2. Hypotonie du plancher pelvien
  3. Hypertonie du plancher pelvien

Chère lectrice, nombreuses sont les femmes qui n’ont pas la moindre idée de ce que c’est, et pourtant, dans les conversations sans fin qui nourrissent nos réseaux sociaux, c’est maintenant un sujet régulier.

Le plancher pelvien, souvent trop méconnu, est l’ensemble des muscles situés entre les os du bassin, c’est-à-dire dans la cavité pelvienne (en correspondance des os qui constituent, de fait, le bassin).


Parlons-en !

Laissez-moi vous expliquer plus en détail à quoi sert le plancher pelvien et pourquoi il mérite toute votre attention (je vais énumérer quelques symptômes qui pourraient vous sembler familiers).

Commençons par sa fonction.


Imaginez un berceau : les muscles du plancher pelvien se développent de l’os pubien jusqu’au coccyx (le dernier os au bas de la colonne vertébrale) et servent ainsi de support aux organes pelviens (vessie, utérus, vagin, anus et rectum).

Je parle de soutien parce que sans le plancher pelvien, nous serions complètement incontinents et tous les organes pelviens se détendraient tellement qu’ils sortiraient de la cavité dans laquelle ils sont contenus.


Bref : une véritable CATASTROPHE !

La partie la plus profonde du plancher pelvien, qui soutient la vessie, l’utérus et le rectum, est l’élément le plus important du bien-être d’une femme.

En fait, ses muscles travaillent énormément pour assurer :

  1. La continence urinaire et fécale. Sans elle, nous ne serions pas capables de retenir notre urine ou nos excréments
  2. La statique pelvienne, évitant ainsi le prolapsus des organes supportés (c’est-à-dire la sortie des organes de leur emplacement naturel)
    En d’autres termes, la vessie, l’utérus et le rectum doivent rester à leur place, même sous la pression des contraintes qui viennent du haut et malgré la force de gravité.
    Par exemple, chaque fois que vous toussez, éternuez, chantez, que vous vous levez, vous vous asseyez, vous soulevez des poids, il y a expansion des poumons, le diaphragme s’abaisse et pousse sur les organes internes. Pour éviter d’endommager les organes pelviens, les muscles pelviens effectuent une petite contraction puis un relâchement
  3. Le plaisir sexuel

Quand a-t-on un problème de plancher pelvien ? Quelles sont les conséquences?

Au cours de la vie d’une femme, certains événements peuvent contribuer à altérer la fonction du plancher pelvien.

Les traumatismes directs ou indirects, les interventions chirurgicales, la grossesse, l’accouchement, la ménopause ou un état de tension permanent sont autant de facteurs susceptibles de modifier l’état normal du plancher pelvien.

Selon la cause, les muscles du plancher pelvien peuvent être trop contractés (hypertone) ou trop relâchés (hypotone), ce qui constitue, dans les deux cas, un dysfonctionnement du plancher pelvien.

Un dysfonctionnement du plancher pelvien peut être diagnostiqué après une évaluation minutieuse de la part d’un kiné ou d’une sage-femme spécialisés dans la rééducation du plancher pelvien.

STOP !

Souvent, j’entends dire « mais je ne sens rien de bizarre » ou « je ne pense pas que ce soit mon cas ».

Et bien sachez qu’on ne peut pas toujours se fier à son instinct : la dysfonction du plancher pelvien est un sujet sérieux et nécessite VRAIMENT l’aide d’un spécialiste !

Hypotonie du plancher pelvien

Un plancher pelvien trop détendu génère deux phénomènes majeurs : le prolapsus et l’incontinence.

D’un point de vue gynécologique, l’utérus, la vessie et le rectum pourraient se déplacer, parce qu’ils ne seraient justement plus soutenus de manière adéquate par les muscles du plancher pelvien.

Mais ce n’est pas tout : notre capacité à atteindre l’orgasme pendant les rapports sexuels peut également être altérée en raison d’une diminution de la sensibilité.

Du point de vue des voies urinaires, l’hypotonie du plancher pelvien entraîne l’incontinence :

  1. provoquées par le stress, lorsqu’elle apparaît à la suite d’une pression abdominale (après un éternuement, lorsqu’on court, on saute, etc…);
  2. provoquée par l’urgence qui accompagne une très forte envie de faire pipi;
  3. provoquée par les deux formes

L’incontinence et le prolapsus peuvent, dans les cas les plus graves, affecter également la zone rectale.


Que faire avant que l’hypotonie ne vous gâche la vie?

Avec l’aide d’un spécialiste, il est possible de renforcer les muscles grâce aux exercices dits de Kegel, qui consistent en une série de contractions musculaires ciblées.

Attention : ne jamais commencer seule!

Hypertonie du plancher pelvien

Lorsque l’on constate une hypertonie du plancher pelvien, causée par une suractivité musculaire, les conséquences peuvent être :

  • des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), tant à un niveau plus superficiel lors de la pénétration, que plus profond. L’entrée du vagin, en effet, devient plus étroite à cause de l’hypertonie
  • des problèmes rectaux, tels que la constipation, la difficulté à évacuer les selles et des douleurs anales
  • une difficulté à expulser l’urine, due à la difficulté de détendre les muscles
  • des épisodes de cystite post-coïtale qui se arrivent 24 à 72 heures après le rapport sexuel

L’hypertonie du plancher pelvien ne s’accompagne pas nécessairement d’une douleur constante.

La douleur, en effet, peut apparaître des années après le début de la contracture, lorsque l’on commence à avoir une activité sexuelle régulière, ou avec l’arrivée de la ménopause. La douleur peut toucher la zone vaginale, la zone rectale et/ou la zone sus-pubienne.

En général, les symptômes qui peuvent être des signaux d’alarme sont les suivants :

  • la présence de zones musculaires tendues, raides et douloureuses (appelées trigger points)
  • les troubles de la miction et de la défécation (sensation de non-vidange ou besoin de pousser)
  • la réduction de l’orgasme et/ou de l’excitation pendant les rapports sexuels
  • une gêne dans la position assise
  • des symptômes de type cystite (fausses cystites)

La rééducation d’un plancher pelvien contracté se fait par le biais de :

  1. diverses thérapies visant à éliminer les contractures les plus profondes
  2. l’éducation de la personne à percevoir la relaxation des muscles
  3. la réalisation d’exercices d’auto-massage et de posture

Y a-t-il des éléments auxquels faire attention une fois que vous avez reçu le diagnostic de contracture du plancher pelvien ?


Absolument OUI !

1) S’ASSEOIR CORRECTEMENT
Lorsque vous êtes assise, il est bon d’éviter des mauvaises positions, comme appuyer sur le coccyx ou s’asseoir sur le bout de votre chaise, ou encore croiser les jambes.
Essayez de vous tenir droite, de poser vos pieds sur le sol et d’alterner la position assise et le mouvement (même une petite promenade peut faire la différence).

2) BIEN CHOISIR SON ACTIVITÉ PHYSIQUE
Évitez la course à pied, le vélo et les activités physiques qui entraînent un renforcement musculaire (c’est-à-dire les disciplines qui vous obligent à contracter vos muscles).

3) CHOISIR DES VÊTEMENTS ADAPTÉS
Éliminez les vêtements trop serrés et préférez les vêtements amples. La nuit, il est préférable de dormir avec le moins de vêtements possible.

4) SI VOUS SOUFFREZ DE CYSTITE POST-RAPPORT SEXUEL
Utilisez un bon gel lubrifiant pendant les rapports sexuels pour faciliter la pénétration. Ensuite, suivez notre guide pour empêcher l’apparition de cystites après chaque rapport sexuel.

Je prends le risque de me répéter, mais c’est pour la bonne cause !

Donc, pour conclure ce bref article sur le plancher pelvien, je voudrais énumérer toutes les raisons pour lesquelles, si vous vous êtes reconnue dans l’un des exemples que j’ai mentionnés, il serait bon de faire appel à une personne compétente pour faire une première évaluation de votre plancher pelvien.

Avec l’aide d’un professionnel, vous apprendrez :

  • quel est le véritable état de santé de votre plancher pelvien : vous saurez exactement où il se trouve, comment sont vos muscles, vous apprendrez à les connaître mais aussi et surtout à les « sentir »
  • les mouvements à éviter à tout prix et ceux qui peuvent être bénéfiques pour vous
  • à vous former, grâce à un parcours spécifique construit autour de vos besoins
  • à donner à votre rééducation le bon rythme

Je pense avoir tout dit, mais si vous avez d’autres questions, moi et les autres filles de Dimann nous sommes disponibles pour vous répondre!

À très bientôt,

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